Une Vierge enceinte.
Notre-Dame des Avents est un des éléments majeurs de la statuaire de l'église de Chissey. En effet, cette statue qui se trouve à la croisée sud du chœur et du transept est une représentation plutôt rare de la maternité de la Vierge Marie.
Sculptée dans la pierre de la région, la Vierge rappelle les représentations d'inspiration flamande ou bourguignonne. Son visage est paisible, serein, absorbé dans la méditation. Elle a les cheveux mi-longs et détachés. À l'image d'une jeune fille, elle ne porte pas de voile.
Ses mains jointes lui donnent une attitude de prière. Elles sont disproportionnées par rapport à la taille du visage. Sans doute, ont-elles été refaites après un incident fâcheux qui avait dû en amputer la statue. Les imperfections au niveau des poignets accréditent cette idée.
La Vierge porte une robe et une cape dont le drapé suggère un mouvement léger qui confère à l'ensemble un certain réalisme.
Le réalisme de la scène tient aussi au petit Enfant sculpté dans le sein de sa mère. Des rayons lumineux l'entourent rappelant la parole du vieux Syméon lors de la Présentation de Jésus au Temple. En effet, selon la Tradition, le vieillard aurait présenté Jésus comme la "lumière qui se révèle aux nations".
Une représentation condamnée mais une statue vénérée.
La représentation de la maternité de la Vierge Marie de manière aussi réaliste est assez rare dans la sculpture chrétienne. En effet, la statue est datée du XVIème siècle et vraisemblablament d'avant 1563. Cette année-là, le concile de Trente prend fin et fixe un certain nombre de règles notamment en matière d'art. De fait, la représentation de la maternité de la Vierge Marie aussi réaliste que celle que l'on trouve à Chissey est désormais interdite.
Néanmoins, cela n'empêchera pas des générations de femmes de venir durant des décennies prier Notre-Dame des Avents afin d'obtenir la grâce de connaître à leur tour la joie de la maternité.
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