Les représentations de Saint Christophe.

Deux représentations du saint patron.

    Désormais fêté le 21 août dans le calendrier civil, saint Christophe dont la vie est davantage une légende était célébré dans le rite catholique le 25 juillet. Saint patron de l'église de Chissey, il y est représenté deux fois, par une statue dans le chœur et par une peinture dans le bras nord du transept. 

Une statue du XVème siècle.

Saint Christophe ( pierre polychrome du XVème siècle )

   Cette statue en pierre polychrome date du XVème siècle. On y voit le saint, de taille plutôt impressionnante, de l'eau jusqu'au milieu des mollets. Il porte un vêtement drapé bleu et or. Il a une apparence de solidité, appuyé qu'il est sur un solide bâton. Néanmoins, son visage exprime une certaine souffrance beaucoup moins paisible que celui de sa proche voisine, autre porte-Christ, Notre-Dame des Avents.

   Sur ses épaules, se tient l'Enfant Jésus, tout vêtu d'or. Il tient le globe terrestre de sa main gauche et fait un geste de bénédiction avec sa main droite.

   La représentation de Saint Christophe est ici conforme à la légende qui est à l'origine de la dévotion à ce saint populaire devenu traditionnellement le saint protecteur des voyageurs et plus spécifioquement des automobilistes. Ainsi, jusqu'à il y a une trentaine d'année, chaque dernier dimanche de juillet, avait lieu le pélerinage à Saint Christophe dans l'église de Chissey. À l'issue de la messe dominicale, le curé de la paroisse bénissait tous les véhicules que les habitants ornaient de fleurs. L'adage "Regarde Saint Christophe et va-t-en rassuré" est d'ailleurs souvent associé à cette idée de protection.   

La légende de Saint Christophe.

   Christophe aurait vécu au IIIème siècle en Asie Mineure, dans la région de Lycie et aurait été martyrisé sous le règne du roi Dèce. En fait, rien n'est vraiment avéré le concernant mais sa légende tirée de La Légende dorée s'est transmise de génération en génération.

   Ainsi, Christophe se serait appelé à l'origine Le Réprouvé. Peut-être, était-il mis au ban de la société en raison de sa très grande taille. Quoi qu'il en soit, il désirait mettre sa force au service de celui qui serait le plus puissant au monde. Après s'être mis au service d'un roi, il découvrit que ce dernier craignait l'empereur. Il se mit donc au service de l'empereur. Toutefois, notre homme découvrit que cet empereur redoutait le Diable. Il se mit donc à son service, croyant enfin avoir trouvé le plus puissant des êtres. C'était sans compter sur la peur du démon quand celui-ci se trouvait face à une personne qui invoquait le Christ en se signant. Notre géant voulut donc se mettre au service du Christ mais ignorait où le trouver. Il rencontra alors un vieil ermite qui lui indiqua que pour servir le Christ, il fallait se mettre au service des petites gens et en particulier des plus faibles.

   Du fait de sa force, le géant se plaça au bord d'une rivière et faisait passer les gens d'une rive à l'autre...

   Or, une nuit d'hiver, il vit arriver un couple avec un petit enfant. Il conduisit d'abord la mère sur l'autre rive puis se saisit de l'enfant qu'il plaça sur ses épaules sûr que sa tâche serait bien vite accomplie. Néanmoins, plus il avançait dans les flots, plus l'enfant devenait lourd au point qu'il ne put plus avancer. Il s'adressa alors à l'enfant en lui demandant pourquoi il était si lourd. Celui-ci se présenta comme étant Celui qui porte le monde. Il révéla au géant qu'il se nommerait désormais Christophe ( "Celui qui porte le Christ" ), qu'il se convertirait au christianisme et qu'il mourrait martyr.

   En gage de sa parole, le Christ lui indiqua qu'il n'avait qu'à ficher son bâton dans la berge et que, malgré la saison, celui-ci deviendait un arbre fleurissant et donnant du fruit. Le miracle se produisit.

     Depuis, Christophe est le protecteur des voyageurs et des personnes passant en des lieux périlleux. Chissey étant un lieu de passage mais pourvu d'un pont seulement à la fin du XIXème siècle, son patronage fut tout naturellement attribué à la paroisse traversée par la Loue qui pouvait devenir une louve rugissante à certaines périodes de l'année. 

   Christophe se convertit et commença à prêcher l'Évangile ce qui n'eut pas l'heur de plaire au roi de la contrée. 

   Le roi tenta de le détourner de sa mission grâce aux charmes de belles jeunes femmes mais rien n'y fit. Il décida alors de crever les yeux de Christophe. Or, les flèches décochées firent demi-tour et allèrent crever les yeux du roi. Christophe lui fit recouvrer la vue en imitant le Christ, appliquant de la boue faite avec sa salive mélangée à la terre et appliquée sur les yeux de l'aveugle. Peu reconnaissant et excédé, le roi fit décapiter saint Christophe.    

    

Une toile de 1840.

Le retable de saint Christophe

   Dans le bras nord du transept, se trouve le retable de Saint-Christophe, ancien autel principal, situé dans le chœur jusqu'à la fin du XIXème siècle.

   Ce retable est surmonté d'une toile qui date de 1840. Là encore, Saint-Christophe est présenté selon l'image traditionnelle qui l'a popularisé. On retrouve les mêmes éléments que sur la statue, toutefois, les personnages sont davantage en mouvements.

Commentaires

  • DUROTMartine

    1 DUROTMartine Le 23/09/2019

    Bonjour,
    j'ai bien retrouvé vos commentaires de samedi sur le site et vous remercie car j'ai encore appris beaucoup.
    Cordialement

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