Les éléments architecturaux intérieurs.

   Construite en plusieurs étapes et remaniée au cours des siècles, l'église de Chissey conserve tant à l'extérieur qu'à l'intérieur des traces de ces différents temps de construction. Penchons-nous sur ce qui est visible à l'intérieur de l'édifice...

   L'église de Chissey est un exemple d'édifice faisant la transition entre l'art roman et l'art gothique. De ce fait, on retrouve à l'intérieur de l'édifice des caractéristiques des deux architectures. Cette coexitence entre les deux types architecturaux est notamment visible à gauche après avoir franchi le portail, à proximité des fonts baptsimaux.

    On observe alors une ancienne ouverture latérale désormais murée et ayant la forme d'une voûte en plein cintre, caractéristique de l'art roman. Sur ce même mur, on remarque une fenêtre qui est plutôt étroite ( là encore, un signe de l'influence romane ) mais le sommet est de forme ogivale comme d'ailleurs toutes les voûtes de l'édifice.

   Quand on observe le chœur et le transept, on remarque qu'ils sont à angles droits, le choeur étant à chevet plat, ce que l'on retrouve souvent dans l'architecture monastique. Le chœur est aussi orné de colonnes à culot qui n'ont qu'une fonction décorative et qui, là aussi rappelle les sources monastiques de l'édifice. Ce procédé architectural se trouve par exemple dans une autre église du département l'abbatiale de Notre-Dame d'Acey.

    Par ailleurs, le chœur et le transept ont des murs festonnés d'une moulure qui s'interrompt brusquement au début de la nef centrale, l'interruption étant le signe d'une rupture de construction.

Effondrement et reconstruction du bras Sud du transept.

   À la fin du XVIIIème siècle, le bras Sud du transept s'effondre. Il faut donc refaire cette partie de l'édifice. De fait, la rosace est bien circulaire, la voûte a une forme ogivale régulière. On ne peut pas en dire autant du bras Nord où la rosace tend plutôt vers l'ovale et où la voûte est très écrasée.

   Ci-dessous, les voûtes et rosaces des deux bras du transept. 

Décoration des chapiteaux et des colonnes.

   Si l'on observe les chapiteaux, on s'aperçoit que ceux qui se font face ne sont pas uniformes et symétriques. Cette diversité atteste aussi de différentes étapes de construction. Certains chapiteaux sont à crochets, d'autres à feuilles d'acanthe. De même, les piliers sont d'abord cylindriques dans la nef puis cruciformes.

   Le premier chapiteau à droite en entrant représente des hommes semblant soutenir l'édifice sur leur dos. 

   Dans la nef, face à la chaire, on trouve deux colonnes de part et d'autre d'un Christ saint-sulpicien. Ces colonnes sont terminées par une sculpture représentant chacune un visage qui n'est pas sans rappeler ceux des babouins. Une interprétation ludique est donnée à ces deux visages. Celui qui regarde le chœur baille ( signifiant peut-être son ennui face à un officiant bien trop long ). Celui qui regarde vers les fidèles rit, se moquant peut-être des malheureux qui doivent supporter la longueur de cet office.

   Ces personnages rappellent ceux que l'on trouve sur un des chapiteaux romans réutilisés dans l'abbatiale de Saint-Colomban à Luxeui-les-Bains ( http://www.amisaintcolomban.org/abbatiale.html ).