Le porche.

   L'entrée de l'église de Chissey est précédée d'un porche qui date, comme l'ensemble de l'édifice, du XIIème siècle. Certains éléments qui entourent le portail datent du premier édifice ( Xème siècle ) mais on peut les considérer comme faisant partie du porche.  

   À l'origine, le porche avait la même fonction qu'un narthex. En effet, les offices religieux commençaient à l'extérieur. La lecture des textes bibliques était faite sous le porche comme en témoigne le lutrin placé à gauche en entrant sous le porche. Ce lutrin avait aussi une autre fonction. Quand un messager arrivait au village, on sonnait le tocsin et la population se rassemblait devant l'église pour entendre la lecture des nouvelles, bonnes ou mauvaises.     

   Quand la lecture des textes sacrés était terminée, seuls les fidèles baptisés entraient dans l'église et se signaient avec l'eau placée dans le bénitier situé à droite de la porte au fond du porche. Les autres, les catéchumènes, rentraient chez eux jusqu'au jour, où ayant reçu le sacrement du baptême, ils faisaient pleinement partie de la communauté et pouvaient donc entrer dans l'église pour la messe.  

   Au XVème siècle, l'entrée du porche fut remaniée. En effet, il fallut ajouter à gauche un contrefort pour soutenir le mur extérieur. C'est de cette époque que date l'absence de symétrie entre les deux côtés de l'entrée du porche. À droite, l'ogive repose sur une colonne alors qu'à gauche, l'ogive descend jusqu'au sol.      

   Le fond du porche est constitué par des éléments datant de l'édifice primitif. De chaque côté du portail, on peut distinguer des figurines médiévales plus ou moins naïves entre les colonnettes. À droite, il y a trois têtes: celle du milieu porte la coiffe d'un religieux, peut-être celui qui a demandé la construction de la première église. Autour, il y a deux têtes couronnées, celles des nobles ayant peut-être donné l'argent nécessaire à la construction.   

   En haut, de chaque côté du portail, on voit deux têtes face à face. L'une est un visage masculin portant une couronne. L'autre est un visage féminin portant un diadème. La tradition y a vu la représentation du roi Salomon, réputé pour sa sagesse et de la reine de Saba venue le consulter. C'est un avertissement pour les fidèles qui entrent dans l'église afin qu'ils se trouvent dans les mêmes dispositions de coeur et d'écoute que la reine écoutant Salomon.