La chaire

    La chaire à prêcher présente dans l'église de Chissey est une pièce en bois sculpté du XVIIIème siècle. D'après les spécialistes, c'est l'une des plus belles, sinon la plus belle des chaires présentes dans le Jura. Son couronnement est particulièrement développé.

   D'aspect pluôt massif, la chaire se compose d'une cuve avec plateaux sur lesquels sont sculptés le Christ et le quatre Évangélistes. Une pièce décorative se trouve sous la cuve. Celle-ci est surmontée d'un dorsal sur lequel est sculptée une Vierge immaculée, dorsal qui relie la cuve à l'abat-voix, rappelant le drap d'un dais soutenu par deux anges d'influence plutôt baroque. Au sommet de l'abat-voix se trouve un troisième ange sonnant de la trompette et se tenant deboutr sur le globe terrestre.

    Au centre de la cuve, on distingue un panneau représentant le Christ enseignant. Levant le bras droit comme le ferait un enseignant, il a au-dessus de sa tête un nuage d'où sortent des rayons. On retrouve ce même motif auprès de chacun des personnages présents sur les autres panneaux latéraux. Ces rayons symbolisent l'inspiration divine. La présence du Christ rappelle l'un des ministères du prêtre qui est d'enseigner, activité que le ministre du culte faisait du haut de la chaire jusqu'au début des années 60.

   De part et d'autre du panneau central, se trouvent les quatre Évangélistes. À gauche, en partant du Christ, Jean et Mathieu, puis, à droite, Luc et Marc. Chacun de ces personnages est présenté auprès d'un pupitre sur lequel on devine le matériel des scribes.

   Par ailleurs, chaque personnage a, auprès de lui, un signe distinctif. L'aigle pour Jean ( son texte s'ouvrant sur l'évocation de l'univers comme si on survolait la Terre ), l'ange ou l'enfant pour Mathieu ( son texte commençant par la généalogie du Christ ), le boeuf pour Luc ( le boeuf rappelant la fonction de Zacharie comme prêtre du Temple de Jérusalem évoquée au début du texte )   et le lion pour Marc ( son texte commençant par la prédication de Jean-Baptiste dans le désert ). 

   Sur le dorsal, on voit la Vierge immaculée, avec un visage juvénile et non voilé. Elle est debout sur un croissant de lune surmontant le globe terrestre entouré par le serpent dont la Vierge écrase la tête avec son pied.

   L'abat-voix est comme un dais surmontant la cuve. D'influence baroque, le bois sculpté représente un drapé soutenu par deux anges qui de, part et d'autre de la chaire semblent comme voler.

   L'ange sonnant la trompette de l'Apocalypse se trouve au sommet de la chaire debout sur le globe terrestre.

   Enfin, au-dessus de la cuve, on distingue une colombe sculptée qui symbolise l'Esprit-Saint inspirant les paroles du prédicateur.